Lecture de 5 mn

Quand j’achète quelque chose, je regarde tout ce qui existe sur le sujet. Tous les commentaires, tous les tests sur Internet, je cherche le meilleur rapport qualité prix et ce qui me conviendra le mieux.

Je peux y passer des heures.

Que ce soit un ordinateur, une voiture, un vélo, un canapé, un téléphone, un casque audio…

J’analyse tout avant de prendre une décision, je prends rarement de décisions d’achat impulsives.

Et quand je reçois ce que j’ai acheté, je lis la documentation, je regarde des guides sur Internet.

Oui, le gars qui lit la documentation de sa voiture, c’est moi.

Je veux tout savoir sur le sujet, tout comprendre et prendre la meilleure décision.

J’adore ça, mon plaisir d’achat est dans cette recherche, cette analyse et l’exploration en profondeur de ce qui a piqué mon intérêt d’achat ou d’occupation.

Pour un film ou une série, c’est la même chose.

Avant de choisir de regarder une série, je vais regarder les notes et les avis, et voir ce qui se dit dessus. Je n’ai pas envie de perdre mon temps à regarder un truc nul.

Bien souvent, ça me tue l’expérience avant même d’avoir regardé.

Je tombe sur des spoilers, je vois que la saison 5 est nulle ou que la série a été arrêtée brutalement, alors je ne la regarde pas, je n’ai pas envie de vivre une mauvaise expérience et de perdre mon temps.

Ma femme allume Netflix, voit un truc qui a l’air sympa et le regarde. Elle se prend pas la tête.

Je suis incapable de faire ça.

Ça m’a rendu dingue pendant des années.

Quand je réfléchis à un projet, j’ai tendance à réfléchir pendant longtemps, très longtemps.

J’ai mis 2 ans à me décider à lancer ce blog, 5 ans à lancer ma première formation en ligne, 8 ans à quitter l’informatique pour l’accompagnement.

Souvent on me dit que je vais vite, que je passe vite à l’action, ça me fait rire.

Je suis lent, je me paralyse par l’analyse, je prends du plaisir dans la réflexion, la simplification et l’optimisation, mais l’action reste un effort, presque une souffrance.

Je ne fais quelque chose que si je me sens suffisamment expert dans le domaine.

Comme c’est rarement le cas, qu’un livre m’en fait lire 10 autres, qu’un article m’en fait lire 3 autres, je traine, je réfléchis à plein d’options, plein d’angles différents…

Ça me déprime, ça me donne envie de tout plaquer, « à quoi bon » résonne sans arrêt dans ma tête.

Ça me rend instable, et peu fiable dans le travail.

Je m’ennuie vite, je peux tout balancer d’un revers de la main si j’ai envie de passer à autre chose.

Ça me rend exigeant et chiant, j’ai tendance à m’attendre à ce que les autres fassent aussi ce qui est pour moi facile, amusant et passionnant.

Je m’épuise vite, j’ai besoin de me reposer longtemps, d’hiberner.

Je suis comme un guépard.

Je vais vite, mais pas longtemps, et il faut que je me repose des mois une fois que j’ai sprinté.

C’est chiant.

Je ne sais pas faire quelque chose « juste pour le plaisir » comme disent beaucoup. C’est tout ou rien. À fond ou pas du tout.

J’ai cherché à changer tout ça, à être moins « tout ou rien », à être moins analytique, à réfléchir moins.

Mes thérapeutes m’ont dit d’apprendre à « profiter du moment présent », « à prendre du plaisir simplement », « à profiter de la vie ».

J’ai essayé, je l’ai travaillé, j’ai bossé sur moi.

Si j’en ai appris des choses qui m’ont aidé et que je garde aujourd’hui, ça m’a souvent fait plus de mal que de bien, ça m’a mis dans l’impuissance apprise, je suis tombé dans les pièges du bien-être et de la néospiritualtié.

Ça m’a mis plus bas que terre parfois, ça m’a perdu dans des idées noires dont je ne suis pas fier, ça m’a fait fuir vers l’avant encore plus.

J’essayais de devenir quelqu’un d’autre en oubliant que ce sont aussi mes forces. J’ai fini par aller moins bien et moins profiter de la vie qu’avant de commencer à travailler sur moi, et je crois que je ne suis pas le seul à l’avoir ressenti.

Je suis focalisé sur l’apprentissage, le savoir et la connaissance, sur l’efficacité et la simplicité.

J’en oublie les résultats, j’en oublie mes réussites : c’est fait, ça n’est pas intéressant.

Je me focalise sur un autre problème à résoudre et de nouvelles choses à apprendre.

Ce qui a changé ma vie sur cette lutte contre le tout ou rien, c’est cette phrase sur laquelle je suis tombé il y quelques années.

La façon dont tu fais quelque chose est la façon dont tu fais tout.

Cette phrase a transformé ma vie, ça a été le déclencheur, la pièce de puzzle qui me manquait pour intégrer tout le travail que j’avais pu faire.

Depuis des années c’est un principe phare qui me guide.

C’est cette phrase qui m’a fait arrêter d’essayer de changer ce que je suis, qui m’a mis sur le chemin de l’intégration plutôt que celui de la quête d’un changement impossible.

C’est une phrase puissante.

Elle m’a aidé à accepter de ne pas être ordinaire, à avoir moins d’attentes, à être plus patient, plus posé, plus doux.

C’est grâce à cette phrase que j’ai réalisé que ma façon d’acheter, c’est ma façon de faire tout le reste.

Ma façon d’acheter, c’est ma façon de pratiquer mes activités.

Quand je me suis mis aux simulateurs de vol et de combat aérien, j’ai lu tout ce qui existait sur le combat aérien, j’ai discuté avec des pilotes, étudié l’histoire, lu des manuels de vol et étudié tous les avions du jeu auquel je jouais. Mon équipe a fini 3ème des championnats d’Europe de combat canon.

Ma façon de pratiquer mes activités, c’est ma façon de travailler.

Quand je me suis mis à écrire, j’ai lu tout ce que j’ai pu trouver sur l’écriture, suivi des dizaines de formations et discuté avec des éditeurs et des auteurs de genres différents. J’ai donné des conseils à des auteurs, aidé à construire des masterclasses et même remis en question des approches de certains éditeurs. C’est aussi ce qui me fait connaitre et développe mon activité.

Ma façon d’acheter, d’apprendre, de pratiquer mes activités et de travailler, c’est ma façon de penser.

C’est qui je suis.

« La façon dont tu fais quelque chose est la façon dont tu fais tout. » m’a rappelé ce que je suis et m’a aidé à mieux l’apprécier, mieux le vivre, mieux vivre avec les mauvais moments de mes forces.

Je l’avais oublié en essayant de devenir quelqu’un d’autre.

Ça m’a amené au minimalisme : si mon environnement est rangé, et plein d’espace négatif, ça impacte ma façon d’être et de vivre. J’achète moins, je consomme moins.

Ça m’a amené à la spiritualité : développer la foi et une philosophie de vie, faire plus simple, s’attacher à des principes de vie, développer le léger avantage.

Je m’écoute plus, et suis plus attentif aux petites choses de la vie et j’en profite mieux.

Ce principe a souligné pour moi l’importance de la conscience de soi et de l’introspection.

Mais attention.

Ce principe n’est pas destiné à être utilisé comme autocritique ou jugement.

C’est un outil.

Un outil utile de connaissance, d’acceptation et d’intégration de soi.

Il ne sert pas à changer et à devenir quelqu’un d’autre, il sert à intégrer ce qu’on est, à reconnaître les qualités dans les défauts et les défauts dans les qualités.

Il sert à changer de petites choses en soi et autour de soi qui peuvent créer d’importantes transformations, c’est la mise en application du léger avantage.

C’est un guide.

Je crois que ce principe peut aider beaucoup de gens.

Les aider à reconnaître que ce qu’ils n’aiment pas chez eux sont des forces dans plein d’autres contextes qui disparaissent dans le silence de la normalité.

Les aider à arrêter d’essayer de devenir quelqu’un d’autre, d’intégrer la dualité de ce qu’ils sont et d’arrêter de lutter contre eux-mêmes.

On a tous nos forces et nos forces ont toutes des faiblesses.

Les défauts sont des excès de qualités

Il ne s’agit plus de vouloir changer, mais d’apprendre à reconnaître et à intégrer.

Cette phrase a eu plus d’impact sur ma vie que tout ce que j’ai pu lire et faire pour tenter de changer. Peut-être qu’elle vous aidera aussi.

Ce « qui je suis » qui me bloque, qui me paralyse parfois, qui me rend dingue, me fait hiberner et fait de moi un loup solitaire.

Finalement, je l’aime bien.

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À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.