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Cela fait quelques articles que je parle de ce qu’est la foi sans vraiment la définir. C’est volontaire car c’est un chemin personnel. Tout est faux et vrai à la fois. Je raconte ma vision de la foi et ce qu’elle peut représenter mais sans aller plus loin.

Je veux que personne ne me parle de sa foi ou de sa spiritualité comme la vérité, mais je désire être libre d’exprimer ma vérité sur ce sujet. La frontière est fine.

La foi, la spiritualité sont des outils puissants qui peuvent transformer les gens rapidement, en bien ou en mal. Dans ma tête, je marche sur des oeufs avec ces sujets, et je pense que beaucoup devraient faire plus attention lorsqu’ils en parlent.

Mon but n’est pas de transmettre une spiritualité ou une façon de voir la foi et la vie, mais d’ouvrir les portes, d’en parler et de faire réfléchir chacun à son niveau.

Dans l’article de jeudi, je disais que lorsque ça n’est pas la religion qui occupe le terrain de la foi, c’est la spiritualité du bien-être qui prend sa place et que ça laisse dans le silence ceux qui ne sont pas religieux et que le néo-spirituel exaspère.

C’est problématique, car la foi est un levier puissant.

Mais surtout, parce qu’on a tous la foi, c’est inévitable, et si elle n’est pas choisie, elle est subie.

Le stade du rationnel de la confusion pre-trans de Ken Wilber en est un bon exemple. C’est une foi, une foi dans le rationnel et dans la science.

Il y a ceux qui ont choisi leur foi, et ceux qui la subissent. C’est un travail de philosophie de vie, de regard sur la vie et sur les choses.

On a tous la foi, car on est tous guidés par des principes de vies.

C’est aussi une quête humaine, une recherche de sens, la foi en une divinité, en un enseignement, en une communauté ou en soi-même. La foi offre une source de réconfort et de force dans les moments difficiles.

Pourquoi aime-t-on les films comme Forrest Gump ? Tu ne tueras point ? Matrix ? Avatar ?

Parce que ce sont des films qui parlent de foi. Ils parlent de croire en plus grand que soi. Ils parlent d’intégrité, de faire confiance à des choses plus grandes que nous, en dehors de notre contrôle et de notre compréhension.

Ils parlent de faire avec ce qui est, avec ce qui est important, qu’on croie ou non.

Ils parlent de la simplicité de la foi, de ces héros guidés par des principes simples.

Trouver la foi, c’est faire le choix de l’intégration, d’arrêter de vouloir être quelqu’un d’autre, de savoir que ce qui est en nous ne veut pas de mal, et qu’on n’a pas besoin de comprendre et de chercher un sens à tout.

Trouver la foi c’est se rappeler de regarder ce qu’on était il y a des années et ce qu’on est devenu maintenant, et d’apprécier la grandeur du chemin parcouru. C’est savoir que c’est ce qui nous attend demain, malgré les difficultés et les souffrances qu’on va traverser.

C’est arrêter de chercher à devenir autre chose et évoluer parce que ça intéresse, parce que la vie fait évoluer et changer.

Beaucoup de gens ont des problèmes parce qu’ils cherchent à ne pas en avoir.

Si nos attentes définissent nos émotions, nos craintes définissent ce qu’on reçoit.

Car on y prête attention, comme les attentes. Les craintes sont les vides laissés par nos attentes. Si je crains de ne pas être assez bien, je reçois que je ne suis pas assez bien.

Trouver la foi c’est explorer ses craintes les plus profondes, ses peurs les plus sombres.

C’est transformer les « je crois » en « je sais », le savoir sans avoir besoin de preuves.

Je peux croire que mes parents seront là si ça ne va pas. Mais si j’ai la foi qu’ils seront là quoi qu’il arrive, je me sentirai toujours soutenu et sécurisé.

Je ne crois pas, je sais.

C’est ce qu’on cherche chez nos parents, nos amis, nos proches, c’est ce que cherchent nos enfants chez nous.

  • On n’éduque pas pour que les enfants croient, on éduquent pour qu’ils aient la foi, en nous, en eux, en la vie.
  • On ne cherche pas des amis en qui on croit, mais des amis en qui on a la foi.
  • On ne cherche pas un métier dans lequel on croit, on cherche à vivre un métier qui nous redonne et maintient la foi.

C’est pour ça que ces films, ces livres et toutes ces histoires nous touchent. Elles nous rappellent cette quête dénuée de but.

La foi, c’est la source de l’engagement et de l’action.

Je n’ai pas besoin de croire, je sais

Carl Jung 1959

Beaucoup citent cette phrase de Jung quand il s’agit de foi.

Peu savent que c’est une réponse qu’il a donné lors d’une interview faite par John Freeman sur la BBC. Les questions habiles de Freeman ont amené Jung à répondre avec cette phrase courte et simple.

Jung a regretté sa phrase donnée trop rapidement car c’est un exemple de mélange entre la foi aveugle et la foi réfléchie dont je parlais hier.

La foi se résume simplement mais s’explique longuement.

Jung a exprimé en une phrase des années de travail, d’exploration personnelle et d’expériences avec ses clients.

Jung passa beaucoup de temps à tenter de réparer cette erreur qui circule encore aujourd’hui en affirmant l’inadéquation de toutes les images de Dieu, y compris la sienne.

Pour la foi et la spiritualité c’est la même chose. Toutes les images sont fausses, mais elles sont toutes vraies pour celui qui y croit.

La foi, la spiritualité ne se développe que lorsque ça n’est pas un but.

En faire un but, c’est vouloir croire, c’est vouloir trouver la vérité. Ce qui va à l’encontre de l’idée que la foi, c’est croire sans avoir besoin de preuve, c’est de croire à quelque chose de plus grand et en dehors de notre contrôle.

En faire un but, c’est chercher à contrôler, c’est le début de la fuite dans le néo-spirituel, l’ego spirituel, les dérives sectaires. Lorsqu’on en sort, la chute est violente.

La foi demande un chemin personnel intévitable, qui peut prendre bien des formes :

  • en cherchant la beauté et la transcendance dans la vie : l’art, un coucher de soleil, une musique, un film, les étoiles. Ces expériences qui connectent à un sentiment de transcendance et à quelque chose de plus grand que nous-même.
  • En explorant différentes traditions spirituelles qui sortent des classiques de la gratitude et de la méditation.
  • En s’engageant dans des activités qui mettent dans le flow : que ce soit la danse, la musique, la peinture, l’écriture, ou toute autre chose. Ces activités qui nous connectent au sacré, tellement parfois qu’elles en deviennent des limites.
  • En s’entourant de personnes inspirantes qui ont une foi profonde et incarnée, qui n’ont pas besoin de la crier sur tous les toits.
  • En pratiquant l’introspection et en développant la connaissance de soi et des autres.

Développer une foi en la vie et en une force spirituelle est un processus personnel et unique, la foi vient en conséquence d’un travail et d’évolution personnelle.

On peut aussi trouver un sens à la vie, un sens qui nous parle.

Une approche pragmatique, basée sur des principes simples, mais pas simplistes.

On en parlera dans un autre billet.

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À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.