Je n’ai pas beaucoup d’amis proches, 2, peut-être 3.

Je suis exigeant en amitié tout en n’étant pas un très bon ami.

Si je suis virtuellement connecté à des milliers de gens, il m’arrive de passer des mois sans avoir de contact en personne.

En 2022, si je ne compte pas les réunions de famille, je n’ai vu en vrai que 3 personnes. J’ai dû avoir 5 personnes au téléphone pour autre chose que du travail.

Je devrais faire mieux. Je devrais avoir plus d’amis, sortir plus, inviter plus de monde.

Beaucoup de gens n’osent pas me déranger ou me voient parfois comme quelqu’un d’occupé.

D’autres me parlent parfois comme si j’étais une star inaccessible.

Ça me fait toujours bizarre parce que je me sens plus souvent honoré d’être contacté.

Des années d’expérience de vie. Des années de travail personnel. Du coaching. Des livres à ne plus savoir qu’en faire, des cours et des formations.

Tant de connaissances, d’expérience et de travail sur les liens d’attachements, la connexion, la vulnérabilité et les limites, et les relations affectives.

Pour quoi ?

Si je peux parler de moi et être authentique, il n’y a pas grand chose de plus difficile pour moi que de me laisser voir.

Je veux dire vraiment.

De me laisser voir sans avoir à montrer que je sais des choses, que je suis digne d’être aimé parce que je suis capable d’aider. De me sentir en sécurité. De faire confiance.

J’ai l’habitude d’hésiter à contacter les personnes que j’aime bien. Je me dis toujours que je vais déranger, parfois même qu’on ne sait plus qui je suis.

J’ai l’habitude d’annuler des événements ou des réunions à la dernière minute, et d’oublier messages et e-mails.

J’ai laissé s’éteindre des amitiés à distance parce qu’il me semblait impossible de les suivre. Si ça n’est pas à fond, autant que ce ne soit rien.

Il y a toujours la peur indélébile que les gens s’en aillent.

À 15 ans mon meilleur ami a coupé tous les ponts du jour au lendemain. Plus âgé il était parti faire l’armée et le seul lien qu’il avait conservé avec son entourage était les lignes de débit de sa carte bleue. Même sa mère n’avait plus de contact. Je me suis raconté qu’il était devenu agent secret.

Plus tard, après avoir passé 5 ans d’école d’ingénieurs avec un ami, il s’éloigne et finit par me dire un jour que nous n’avions rien en commun. Après 5 ans et à plus de 8 heures par jour passées ensemble. Il était sorti avec mon ex, mais honnêtement, moi, ça m’était égal, c’était mon ex, c’était un mec bien, tant mieux pour elle.

Encore un de disparu.

C’est plus sûr d’être seul.

Je garde les gens en marge.

C’est plus sûr de laisser les relations s’effacer.

Je me sens plus en sécurité en quittant avant d’être quitté, en m’isolant avant d’être blessé, en donnant au lieu d’être dans le besoin, en provoquant pour filtrer ceux qui s’arrêtent aux apparences, en aidant les autres avec leurs problèmes et en parlant de ce que je sais plutôt que de moi.

Je ne me plains pas. J’aime cette solitude. C’est quand j’ai essayé de la fuir que ça a fait mal.

Je me suis perdu dans l’ombre de moi-même, dans des relations douloureuses, dangereuses et pleines de manipulation.

Je n’aime pas les futilités et les conversations inutiles. J’aime refaire le monde, résoudre des problèmes, parler de choses compliquées qui fatigueraient plein de monde. J’aime échanger sur la vie, la mort, les gens et l’univers.

Mais je suis supposé être sage, être quelqu’un vers qui les autres se tournent, être quelqu’un qui a dépassé tout ça, qui est à l’aise en groupe, en société…les autres s’imaginent souvent qu’on est différent, qu’on est mieux ou plus avancé juste parce qu’on a des compétences et qu’on partage en public.

C’est une illusion.

Je ne le suis pas. Personne ne l’est.

Mon blog est un journal personnel amélioré. Si parfois je partage ce que j’ai appris et intégré, je m’écris bien plus souvent à moi-même, comme des rappels, des guides, des choses que je suis en train d’apprendre ou que je dois apprendre.

Les programmes que je propose ont d’abord changé ma vie avant d’avoir la prétention de changer celle des autres. Parfois même, je les réécoute et j’en apprends encore des choses.

Alors, si vous vous demandez si vous êtes seul à ne pas avoir beaucoup de vrais amis…

Si vous ressentez une gêne à l’idée de cultiver des relations…

Si vous vous sentez plus à l’aise avec la sécurité de la solitude…

Si vous remarquez que vous êtes doué pour lire les gens, mais que vous ne vous laissez pas voir aussi facilement…

Si vous êtes partagé entre l’amour de cette solitude et l’envie de plus de vraies relations…

Vous n’êtes pas seul.

À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.