Cette série sur la foi que j’ai décidé de découper en plusieurs parties fait elle-même suite aux billets sur les attentes, dont vous pouvez lire la partie 1, la partie 2, et la partie 3.
Je ne sais pas ce qui m’a pris de me lancer dans ces billets. C’est un travail qui me prend beaucoup plus de temps que les billets habituels.
Mais ça me tient à cœur d’en parler et de poser mes pensées sur ces sujets importants.
La foi et la spiritualité sont des concepts souvent associés à la religion.
Quand ça n’est pas la religion qui occupe le terrain, c’est la spiritualité du bien-être qui prend sa place, une spiritualité transmise trop souvent par des gourous néo-spirituels qui pensent détenir la vérité sur Dieu et l’univers.
Tout ça laisse dans le silence ceux qui ne sont pas religieux et que le néo-spirituel exaspère.
Avoir la foi est difficile.
C’est difficile car on a tendance à vivre dans notre petit monde égocentré, on se croit le centre du monde et tout devient un problème, une limite, un blocage, nos attentes et nos croyances sont centrées sur le minuscule espace qu’occupe notre ego.
Lorsqu’on regarde les étoiles ou qu’on se connecte à la nature, on se rappelle notre petitesse, que nous ne sommes personne, que nous ne sommes rien à l’échelle de l’humanité, de la vie et de la nature.
C’est la puissance de la mise en perspective qui nous aide à prendre du recul ou à explorer les détails de ce qui se cache dans l’invisible.
Cette perspective fait oublier ce qu’on est pour nous rappeler ce que nous ne sommes pas.
On disparaît.
Plus on prend de recul, plus on disparait dans l’infiniment grand. Plus on va dans le détail, plus on disparait dans l’infiniment petit.
Racontez votre vie et ça vous prendra des heures, racontez les moments clés de la vie de la planète et vous deviendrez inexistant.
Plus on disparaît, plus on renaît.
On renaît car on ne développe pas son ego – le moi – en répondant à la question « qui suis-je ? » mais plutôt en posant la question « qui ne suis-je pas ? » jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la pure conscience.
C’est fascinant et effrayant à la fois.
Fascinant de voir qu’à grande échelle rien de ce qui arrive n’est vraiment grave. La vie continue d’avancer malgré les météores, les guerres et les drames de notre histoire.
Effrayant car nous avons tous besoin de nous sentir importants, à quoi sert la vie si nous sommes si ridicules ? À quoi bon ?
Les deux sont essentiels, et les deux peuvent s’intégrer.
Savoir – et non comprendre – qu’à grande échelle rien n’est vraiment grave, mais qu’à notre niveau si minuscule, chaque moment compte, que de petites actions s’accumulent et créent du fantastique.
Un savoir qui ne laisse pas de place au doute.
Rien n’est grave, tout est important.
Ma devise
Ma devise, l’expression simple de ma spiritualité, est née de ce conflit entre le fascinant et l’effrayant.
Tout ce qui se passe dans ma vie passe par le filtre de cette devise.
Est-ce grave ? Non. Est-ce important ? Oui.
Ce premier « non » me rappelle l’immense et le plus grand que nous. Il crée une libération et une paix intérieure qui permet de mieux gérer les évènements de la vie. Même dans les moments les plus difficiles, comme récemment, lors de l’accident de ma femme.
C’est la perte de notre bébé et mon départ de la BNP dont je parle dans ma conférence qui ont commencé à m’y ouvrir.
Les souffrances ont besoin d’avoir un sens.
La foi est personnelle, c’est une déconstruction, une reconstruction et un développement qui ne s’arrêtent jamais vraiment.
Comment développer cette foi et cette spiritualité sans tomber dans les pièges du bien-être et du néo-spirituel ?
Pour pouvoir répondre à cette question, il faut comprendre les stades de la foi et de l’évolution personnelle.
Ça sera pour demain, j’avais pensé mettre tout dans le même article mais c’est beaucoup trop dense.
Est-ce grave ? Est-ce important ?