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L’argent est un sujet majeur.

C’est un vecteur, un amplificateur, de la sécurité, de l’insécurité, de la liberté, une prison, des problèmes, des solutions, un moyen d’être heureux, d’être malheureux, une source de conflit, de haine, de guerres…

Bref, c’est le bordel.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’on en a tous besoin.

Quand on est indépendant, le sujet de l’argent devient encore plus important.

Beaucoup d’anciens salariés qui gagnaient très bien leur vie se retrouvent confrontés à des problèmes avec l’argent en devenant indépendants.

C’est nous qui devons gagner de l’argent au travers de ce qu’on fait et propose, notre identité et notre valeur personnelle sont en jeu et ça active des problématiques et une vision du monde qui se cachaient dans l’ombre du salariat.

Depuis que je suis indépendant et que je les accompagne, je vois bien que l’argent est un frein majeur à leur développement et à leur réussite.

J’ai déjà écrit sur ce que c’était l’argent, pour compléter cet article, vous pouvez lire sur ce qu’est vraiment l’argent, sur le rapport entre l’argent et le bonheur et sur le rapport entre le temps et l’argent.

Avant de continuer, je vous préviens, ça peut secouer fort, et l’article est assez long.

Cet article est une façon de mettre face à la réalité de l’indépendance et aux difficultés rencontrées par une grande majorité de ceux qui se lancent ou qui y sont déjà depuis quelques années.

C’est une façon de vous préparer à cette réalité, de vous montrer que ce que vous vivez est fréquent et normal, quasiment tout le monde passe par les phases que je décris.

Le but n’est pas de vous « plomber » mais de vous préparer et de vous aider à anticiper ces situations.

Être indépendant c’est aussi quelque chose de magnifique, qui permet d’évoluer et de grandir. Mon ami Jean-Pierre Chaudot en parle très bien dans un live que vous pouvez consulter en cliquant ici.

Si être indépendant est fantastique, ça n’est pas toujours simple et c’est le sujet de cet article.

Prêts ?

Vraiment ?

C’est parti.

La façon dont on perçoit le métier raconte une histoire sur les revenus

J’ai remarqué au fil du temps que je pouvais souvent deviner les revenus des gens en fonction de la façon dont ils exprimaient leur façon de vivre leur métier d’indépendant.

Ce sont les revenus par mois :

  • Je suis perdu < 1k5
  • Je suis thérapeute / designer / artiste / écrivain / etc. < 2k5
  • Je suis indépendant < 5k
  • Je suis formateur / coach < 10k
  • Je gère ma marque personnelle > 15k
  • Je gère mon entreprise > 30k
  • Je dirige mon entreprise et délègue à mes équipes > 50k
  • Je dirige plusieurs entreprises > 200k

On peut avoir plusieurs étiquettes.

On peut être « thérapeute », mais aussi « formateur ».

On peut aussi dire « je suis thérapeute » mais voir le métier comme « je suis indépendant ».

Ce qui compte, c’est la perception du métier, pas ce qui est dit et pas ce qu’on fait.

Rien de scientifique dans tout ça, juste une perception de milliers de thérapeutes, indépendants et entrepreneurs que je côtoie ou ai côtoyés par le passé.

Je crois que c’est assez « juste » et que beaucoup de personnes s’y reconnaissent, quel que soit le niveau.

Remarquez comme on passe de « je suis », à « je gère » à « je dirige ».

Je cite une collègue, Fabienne, qui a répondu à mon post à ce sujet sur Facebook et qui le dit joliment

Tourné vers soi, petits résultats,
Tourné vers son activité et détaché de l’activité en tant qu’individu propre, les résultats sont bien supérieurs !

Et oui.

Chaque niveau a un état d’esprit et une vision du monde différente.

Dans la suite de cet article, je vous détaille les niveaux et vous donne quelques pistes si vous vous y reconnaissez.

Je vais m’arrêter à la marque personnelle, car les niveaux suivants changent d’optique et touchent plus ceux qui veulent transformer leur activité d’indépendant solo en entreprise avec des employés et des équipes.

Ce sont des stades avancés, loin de convenir à tout le monde.

Je suis perdu

Ici les revenus peuvent être déjà très bas, ou alors le fait d’être perdu commence à avoir une influence et prédit une tendance à la baisse.

Plusieurs raisons possibles au fait d’être perdu :

  1. Découverte du métier d’indépendant et de la charge de travail que ça représente, communication, marketing, développer ses compétences, gérer sa comptabilité, développer son expertise, sa légitimité, oser pratiquer et communiquer…la liste est longue. Être indépendant est difficile et peut tellement saturer qu’on se sent perdu, car on ne sait pas par quoi commencer.
  2. Perte de sens, manque de joie dans le métier, l’envie de faire autre chose, mais la sensation d’être prisonnier et pris dans l’engrenage de l’engagement et des enjeux financiers
  3. Des limites inconscientes qui bloquent et qui empêchent d’avancer, quel que soit ce qui est fait, rien ne fonctionne, les gens ne savent plus quoi faire pour que ça fonctionne, ils se sentent perdus après avoir tout essayé.

Si vous en êtes là aujourd’hui, voici des pistes pour vous aider :

  1. Faites-vous accompagner par 2 types de personnes :
    1. Des gens qui connaissent le métier d’indépendant, le marketing et la communication : c’est le développement d’activité, la communication et apprendre à donner envie.
    2. Des gens qui connaissent votre métier et qui l’ont mis en pratique de façon efficace : c’est la supervision, le coaching, le mentoring.
    3. Si vous n’avez pas d’argent, entourez-vous si possible de personnes qui ont fait ce chemin ou apprenez gratuitement sur YouTube (quasiment tout est disponible sur Internet, c’est plus long et demande plus d’énergie)
  2. C’est la lassitude qui s’installe souvent après un certain temps et qui demande de trouver un sens qui tient sur la durée. Lisez cet article et faites les exercices proposés. Une fois que c’est fait, vous verrez plus clair sur ce que vous voulez faire, et si besoin, faites-vous accompagner pour le mettre en place.
  3. Faites-vous accompagner pour explorer vos croyances limitantes et vos mécanismes profonds qui influent sur vos actions, votre énergie et ce que vous dégagez. Pratiquez des méthodes chez vous comme par exemple la méditation, le qi qong, les arts martiaux, les douches froides ou le sport qui ont des effets importants sur l’énergie, les émotions et la discipline personnelle.

La clé quand on est perdu, vous l’avez compris, est de ne pas rester seul.

On passe tous par ces phases, elles sont plus ou moins longues. Les réseaux sociaux peuvent renforcer le problème, car on y trouve souvent que du beau et du joli, et rarement le chemin et les difficultés.

Si vous êtes perdus, vous pouvez m’appeler, c’est gratuit, et je ne vous vends rien. La liste d’attente est longue par contre, mais vous pouvez aussi répondre à cet email.

Je suis thérapeute / artiste / écrivain / etc.

À ce niveau, on est focalisé sur les outils et ce qu’on en fait.

On n’a pas encore compris qu’être indépendant, c’est être multicasquettes.

On ne veut pas faire de communication, de marketing, on ne sait pas donner envie.

Ca peut très bien fonctionner à ce niveau, mais ça prend souvent du temps de développer une clientèle qui permet des revenus solides.

On retrouve aussi ceux qui vendent leur temps, plus que la transformation. Un thérapeute se vend à l’heure, un designer / artiste, se vend au temps passé.

L’idée que l’argent facturé n’est pas lié au temps passé, mais à la valeur apportée n’est pas intégrée. On entend souvent des discours qui disent « mais ça ne m’a pris que 40 minutes ! » ou « une intervention de 3h, ça se vend à quel taux horaire ? ».

Le coup de marteau à 10 000 $ n’est pas intégré.

Le moteur d’un navire est tombé en panne. Les propriétaires du navire ont essayé tous les « professionnels » les uns après les autres, mais aucun d’entre eux n’a pu trouver comment réparer le moteur cassé.

Ils ont alors fait appel à un homme qui réparait des bateaux depuis son plus jeune âge.

Il portait un grand sac d’outils et, à son arrivée, il s’est immédiatement mis au travail. Il a inspecté le moteur très soigneusement, de fond en comble.

Après avoir examiné les choses, le vieil homme a sorti un marteau, et a tapé sur quelque chose.

Boom ! le moteur s’est mis à tourner.

Une semaine plus tard, les propriétaires reçoivent une facture de 10 000 $ de la part du vieil homme.

Les propriétaires l’appellent pour comprendre

« 10 000 $ pour un coup de marteau ?! Envoyez-nous une facture détaillée ».

L’homme a renvoyé une facture :

Taper avec un marteau………………….. 2,00 $

Savoir où taper…………………….. 9,998.00 $

Morale : « L’effort est important, mais l’expérience et le fait de savoir où diriger cet effort font toute la différence. »

Les revenus n’ont souvent qu’une seule source et les tarifs sont peu élevés.

Les personnes à ce niveau travaillent souvent beaucoup (en séance et en dehors), elles disent adorer ce qu’elles font mais l’aspect financier reste difficile et la fatigue s’installe vite dans les séances.

Elles sont trop investies dans leur métier, ce qui les épuise. On retrouve beaucoup de syndromes du sauveur à ce niveau ou des personnes peu à l’aise avec la communication et l’image.

Elles sont cachées dans l’ombre de leur métier et s’y sentent bien.

Parfois, au bout de quelque temps, ça s’effondre, souvent de façon brutale. La lassitude, la perte de sens, les joies des débuts disparaissent et l’ennui et la routine pointent leurs nez.

Soit elles réussissent à passer au niveau d’après, soit elles retombent au niveau « je suis perdue » en exprimant une forme de burn-out émotionnel et de fatigue. La perte de sens est rapide et arrive souvent sans prévenir. L’impression d’avoir fait tout ça « pour ça » ou de s’être fourvoyée et perdue dans la joie des débuts fait mal.

Certaines réussissent à rester à ce niveau et à y être heureuses et c’est très bien, mais dans mon expérience c’est une petite partie de la population qui est dans sa zone de génie à cet endroit.

C’est beaucoup plus rare qu’on pourrait le penser.

Quelques pistes si ça vous parle et que vous avez envie d’évoluer de ce niveau :

  • N’attendez pas de retomber dans le « je suis perdu », explorez de nouvelles idées, explorez ce que vous avez envie de faire et qui vous met en joie sans limite. Lisez et faites les exercices de cet article sur le sens, et lisez sur la façon de créer une vie dont vous rêvez en changeant votre façon de voir les choses, vous pouvez aussi explorer vos attentes.
  • Faites-vous accompagner ou entourez-vous de gens qui sont aux stades suivants et qui ont les processus et les moyens de vous aider à y voir plus clair. Trouvez des gens qui ont parcouru le chemin avant vous et qui ont les compétences pour vous aider à le parcourir vous aussi.

Je suis indépendant

Là, l’état d’esprit commence à changer, les gens ne sont plus « juste » un thérapeute / un artiste / un écrivain, ils sont indépendants : ils commencent à être autonomes sur toutes les casquettes du métier.

Les revenus sont plus élevés parce que la communication est plus présente, l’expertise est souvent plus développée et la confiance vient avec.

La communication est donc plus assertive, plus directe, plus claire, ce qui attire plus de monde et des clients plus ciblés, plus adaptés à leur énergie.

Les résultats sont donc meilleurs et le bouche-à-oreille plus important.

C’est à ce stade que de nouvelles opportunités émergent. Des occasions ou des envies de stages, d’ateliers, des propositions d’interventions.

C’est encore fragile, car la communication est encore moyenne, le positionnement et la stratégie de développement de la « marque » sont peu ou pas développés.

À ce stade, c’est plutôt positif, mais c’est encore fragile dans le sens où ça n’est pas encore stable sur la durée, encore un peu aléatoire, et la direction à prendre n’est pas clairement définie.

Ils se cherchent encore mais ont suffisamment intégré la réalité du métier pour que ça ne soit pas un problème.

Ils peuvent sentir une perte de sens, un manque de motivation, des coups de déprime et de fatigue, mais le système en place permet de continuer de gagner des revenus satisfaisants.

Si vous vous sentez à ce stade :

  • Pensez à l’avenir, commencez à réfléchir à des méthodes que vous utilisez dans votre pratique et que vous pourriez transmettre à des professionnels ou à en stage à des particuliers
  • Réfléchissez à des programmes sur la durée plutôt qu’à du « temps vendu » (pensez au marteau), commencez à vous organiser autour de produits et de programmes.
  • Écrivez et partagez votre vision du monde, de votre métier, commencez à installer votre « marque de fabrique » issue de ce que vous faites dans votre quotidien qui fonctionne bien
  • Faites-vous accompagner si besoin si vous voulez franchir des étapes pour vous positionner autrement dans votre domaine et vous offrir des opportunités plus importantes

Je suis formateur / coach

Là, ça commence à être solide.

Coach est écrit au sens « programmes et accompagnements sur la durée ». On retrouve aussi les personnes qui ont des programmes sur 3 mois ou plus qui tournent et fonctionnent, qu’ils soient abordables ou dans des tranches premium assez cher.

Certains ont des programmes en ligne, les sources de revenus sont diversifiées.

Leur système est éprouvé et efficace, suffisamment pour pouvoir former et transmettre à d’autres.

C’est souvent un niveau confortable mais qui peut créer de nouveaux problèmes parce qu’à ce niveau beaucoup n’ont plus envie de faire des séances individuelles comme avant, mais ça reste une source de revenus encore importants.

Il y a aussi des peurs, des doutes, de la fragilité liée au fait de changer de statut, de passer en public, en formateur ou de faire des programmes plus avancés.

C’est normal, ça passe en faisant.

À ce niveau, c’est une bonne chose d’être entouré de personnes dans le même profil, d’échanger avec des collèges du milieu au même stade pour pouvoir partager doutes et peurs à ceux qui peuvent les comprendre.

La solitude à ce niveau est importante mais souvent cachée.

Les personnes ici se retrouvent souvent en haut de leur propre pyramide et n’ont plus de monde à qui se confier et à qui partager leurs problèmes, ils reçoivent souvent de l’incompréhension des personnes qu’ils côtoyaient aux niveaux précédents car ils sont « formateurs » et bien installés dans leur métier.

C’est un niveau où le mentoring, les mastermind et les échanges sont importants justement pour cette raison.

Le coup de déprime et de fatigue à ce niveau peut être très douloureux car on tombe de plus haut que les niveaux précédents.

Certaines personnes à ce niveau chutent d’un coup à « je suis perdu », et la chute est souvent rapide et douloureuse.

Lorsque tout se passe bien et que c’est l’éclate, c’est le moment d’investir du temps sur le niveau suivant, la marque personnelle.

Je gère ma marque personnelle

La marque personnelle, je suis biaisé, c’est ce que je vous aide à trouver et à développer, je vous parle de comment le faire dans cet article.

La notion de « marque » a un double sens :

  • la marque au sens de l’intégrité personnelle : c’est l’énergie dégagée, le charisme, la présence et l’incarnation des valeurs personnelles, l’identité est forte et marquée et souvent assez clivante
  • la marque au sens marketing du terme : la communication est claire, les contenus sont fréquents, aident et touchent leur audience

C’est un investissement sur le moyen / long terme mais qui a des effets à court terme, sur le bien-être personnel et sur le développement de son activité.

Plus tôt on commence, mieux c’est.

À ce niveau, il est possible de faire un peu ce qu’on veut.

L’autorité est importante. Les clients achètent la personne, pas ce qu’elle fait. Ils achètent l’énergie, la philosophie de vie, ils s’identifient à la « marque ».

C’est un endroit souple et agréable, le lien avec l’audience est souvent fort et sincère, les échanges sont percutants dans les deux sens.

L’audience aide à développer les produits et les contenus, et la personne qui détient la marque construit avec son public.

C’est un environnement gagnant / gagnant qui tient sur la durée. La marque n’existe que s’il y a une base de contenus solides qui aident l’audience, que ce soit un podcast, des livres, des vidéos, des articles, des lives ou un mélange de tout ça.

Si c’est un niveau « avancé », c’est quelque chose qui peut se construire dès le début et qui évolue en faisant, c’est l’état d’esprit qui fait la différence ici.

On ne vend plus ce qu’on fait, on vend sans vendre, on communique sur sa philosophie, sa façon de voir le monde, ce à quoi on croit et ce qu’on est, on est ok avec le fait de ne pas être apprécié de tous, et on a compris les fondations d’un marketing efficace :

Votre marque est ce que vous faites, vos produits sont comment vous le faites, votre marketing est pourquoi vous le faites et le client c’est vous.

J’en parle longuement dans cet article et cet article si vous avez envie d’en savoir plus sur le sens de cette phrase.

Le pouvoir de l’intentionnalité et du partage en public

Il suffit parfois de peu pour changer de niveau et se sentir mieux dans son métier.

Retrouver du sens et se faire aider est important.

Mais c’est une histoire d’intention et de partage en public.

Si vous voulez passer au niveau formateur, posez l’intention et la direction, vous verrez que tout ce que vous faites sera coloré par cette intention : vous regardez votre activité quotidienne au travers du prisme de « devenir formateur » et vous cherchez à apprendre pour pouvoir transmettre.

Si vous avez une idée, un projet un peu plus concret, annoncez l’idée sur votre site. Pas besoin de le travailler pendant des mois, mettez-le en ligne avec lien pour vous appeler.

Le fait de le mettre en ligne changera la perception que vous avez de vous-même et les autres le remarqueront.

Le but n’est pas d’avoir des clients, le but est de mettre en public votre projet. Si personne ne vous appelle, ça n’a aucune importance, le but était de le mettre en ligne.

Tous mes projets ou presque ont été lancés en 3 phrases sur Facebook et en vendant une idée, avec rien derrière.

Le fait d’annoncer un projet, de parler de l’idée vous conditionne dans un chemin différent et les effets sont très puissants.

Le travail de fond se fera ensuite.

Essayez, faites-vous aider si vous en avez besoin, et si vous avez des questions, répondez à cet email et je ferai de mon mieux pour vous aider en fonction de là où vous êtes.

Bon week-end,

Laurent

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À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.