J’ai publié 71 articles et 10 newsletters depuis début décembre.

C’est énorme.

Je ne pensais pas ça possible. Je ne pensais pas que j’y prendrais plaisir et que tous les matins j’écrirais des articles.

Au départ, je voulais juste partager mes notes en public et écrire un email par semaine.

Partager les notes que je prends sur mes lectures, des notes parfois de quelques lignes, peu structurées. Des notes factuelles pour remplir le vide entre les emails, pour partager mes réflexions, mais sans forcément faire l’effort d’écrire.

Je pensais puiser dans ma base de notes sans avoir à fournir le travail. Je voulais le nom sans faire le verbe.

Mais ça n’a pas fonctionné.

Ç’est parti en vrille.

J’y ai pris plaisir.

La joie et la motivation sont venues en faisant.

J’ai écrit, j’ai testé des voix, des tons, ajouté de la « poésie », du personnel, de l’émotionnel.

Je me suis essayé à transmettre des idées et des messages sans tomber dans les travers des articles sur Internet qui m’ennuient.

Aujourd’hui, j’ai le sentiment de faire une conférence sans fin en public, juste un peu chaque jour.

Écrire tous les jours m’a inspiré dans mes deux nouveaux projets que je vais annoncer bientôt.

Une amie m’a dit qu’elle imprimait certains articles pour en faire un livre qu’elle passerait à ses enfants. Ça m’a touché.

Puis je me suis dit que peut-être je pourrais publier un tel livre, un livre d’échanges avec ma connerie. Pourquoi pas ?

Puis vous vous êtes mis à m’envoyer de nombreux messages de remerciements, parce que ça vous aide.

C’est gratifiant et inspirant. Merci.

Mais une de mes plus grandes satisfactions depuis que j’écris tous les jours est que ça a aidé beaucoup de monde à oser à nouveau, que ce soit dans l’écriture ou ailleurs.

Vous êtes nombreux à avoir repris l’écriture, à oser partager et public, à oser vous montrer autrement.

C’est ma plus grande satisfaction. Ce que je n’avais pas prévu : inspirer d’autres à oser.

Les articles qui ont le plus inspiré à oser sont « Pourquoi vous devriez travailler en public » et « Vite. Mal. Faux« .

Ce dernier rappelle cette image bien connue des créatifs, des auteurs et des artistes.

L’étalon qui nous donne l’impression d’être une photo a commencé par un gribouillis.

Ça n’est pas qu’une analogie de la créativité et des projets.

C’est une analogie de la vie.

On peut avoir la vision d’un étalon parfait.

Mais le premier jet, le début, est quelque chose qu’un enfant de maternelle pas très doué pourrait produire. Je n’ai moi-même jamais dépassé ce stade en dessin.

Mes premiers jets sont pleins de fautes de frappe et de phrases à moitié écrites, comme si je tapais avec des moufles.

C’est embarrassant. Au début, je détestais ça, c’était une souffrance. Maintenant, j’attends ce gribouillis avec impatience.

Ce que vous êtes en train de lire a été réécrit 12 fois. J’ai écrit un premier jet qui n’avait rien à voir avec ce que c’est devenu, l’intention a changé en faisant. J’ai modifié le titre 3 fois.

C’est pareil pour les premiers jets de mes projets.

Ça a été pareil pour ma rencontre avec ma femme.

On est en 1999.

Je la croise dans les couloirs de la BNP, où on travaille tous les deux. Je flashe tellement que je dis à mes collègues en rigolant et sans trop savoir pourquoi « elle, ça sera ma femme ».

Ils se sont marrés. Moi aussi, ça m’a bien fait rigoler autant d’audace dans un domaine où je suis si mal à l’aise.

Quelques jours plus tard, après des nuits à retourner dans tous les sens la bonne façon de l’aborder, je décide de me lancer.

Le lendemain, je la vois attendre l’ascenseur pour quitter le travail.

J’essaye d’être détaché, de ne pas montrer qu’elle me plait, je ne veux pas faire le mort de faim.

Alors je lance un « Je peux vous ramener quelque part ? ».

Tellement nul.

Elle disparait dans l’ascenseur sur un regard l’air de dire « T’es qui toi ? », suivi d’un « Non ».

L’humiliation. Mes collègues se sont foutus de moi.

10 jours plus tard on vivait ensemble.

1 an plus tard on était mariés.

24 ans plus tard, nous sommes toujours mariés et nous avons 4 enfants.

C’est si facile de se moquer du manque de talent de ce premier jet.

C’est si facile de ressentir de la honte.

C’est pourtant souvent le premier pas vers l’impossible.

À propos de Laurent Bertin


Né le 6 juin 1975, je suis coach, conférencier et formateur depuis plus de 12 ans. Marié depuis 25 ans, je suis père de 4 enfants. J’ai 3 chats et deux chiens que j’adore.

Je suis un solitaire atypique, avec une anxiété sociale que j'ai réussi à intégrer pour en faire une force. J'aime la tranquillité, la simplicité, l'authenticité et l'honnêteté.

Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grand centre de formation pour tout quitter à nouveau pour développer mon activité via Internet.

Aujourd’hui, je peux travailler d’où je veux quand je veux et moins de 2h par jour. J’ai triplé mes revenus de directeur en aidant mes clients et en formant des milliers de personnes à mieux vivre leur métier et à mieux aider leurs clients.