On me demande souvent comment je fais pour écrire tous les jours.

Voici un des principes qui a changé ma façon de travailler.

FBR (Fast. Bad. Wrong) ou en français « Vite. Mal. Faux. » est une astuce d’écriture qui a fait le tour du web grâce au podcast de Tim Ferriss et à l’écho qu’en a fait Ali Abdaal, un youtubeur très connu.

Cette idée est vieille comme le monde, je connaissais celle d’Hemingway :

Le premier jet de n’importe quoi est merdique.

Ernest Hemingway

Mais ça n’avait pas eu autant d’impact que le FBR.

La différence ?

Hemingway affirme un fait, alors que FBR donne des intentions et un processus.

Voici « Vite. Mal. Faux. » expliqué par celui qui en est à l’origine :

Écrire vite, écrire mal, et écrire faux. Un style terrible, une grammaire terrible, un choix de mots terrible, des faits erronés, et cela vous libère. Et ne vous arrêtez pas pour revenir en arrière, parce qu’à chaque fois que vous vous arrêtez, c’est comme une voiture qui roule sur l’autoroute – c’est facile de s’arrêter, mais ensuite vous devez dépenser tout ce carburant pour reprendre de la vitesse, et vous pourriez ne pas y arriver.

Safi Bahcall auteur de Loonshots

Depuis, j’écris aussi vite et mal que possible.

C’est une libération.

Je continue sans juger, ça permet de lancer le processus.

Si certains de mes articles sont inspirés de livres, d’autres articles et de recherches, mes meilleurs sont ceux qui sont écrits en FBR, où je laisse les mots défiler sur le clavier sans réfléchir.

Mon blog est un exercice permanent de FBR.

La contrainte de l’article quotidien me force à appliquer cette méthode, à être plus rapide dans la sélection de mes idées et dans mon processus d’écriture.

C’est quelque chose qui me sert dans la vie, car j’ai tendance à trop réfléchir avant d’agir.

Je peux passer des mois à décider de réaliser un projet. Je ressasse les idées encore et encore, avec une forme d’anxiété de l’avenir et de perfectionnisme.

Pourtant tous les projets qui m’ont mené à ce que je fais aujourd’hui, mes formations en ligne, mes supervisions et mes articles ont été créés sur ces principes. Je lance une idée, et je l’améliore avec les clients au fur et à mesure.

Quand j’ai créé mon premier blog – hypnoscient – le site était moche, on aurait dit qu’il avait été fait par un designer de maternelle, je n’avais pas de logo, rien. Mais j’ai écrit.

En accompagnement, je l’utilisais sans le savoir, en demandant à mes clients de répondre « sans réfléchir », « d’instinct » pour éviter les pièges de l’introspection excessive, de la peur du regard de l’autre et des « je ne sais pas ».

J’ai tendance à oublier cette astuce, à chercher la bonne phrase, la bonne idée tout de suite.

C’est pourtant une technique qui feinte notre grenouille qui permet de faire des choses simples et utiles au quotidien.

Le FBR est ludique, c’est l’autorisation de faire n’importe quoi tout en allant dans une direction.

Ce principe s’applique à tous les blocages qui empêchent de commencer quelque chose de valable.

C’est un antidote contre la peur de l’échec et du ridicule.

C’est un outil de créativité, les idées et la motivation viennent en faisant.

C’est un outil de travail itératif : on lance un projet et on l’adapte en cours de route.

Charlie Rose – l’un des fondateurs de Pixar – le dit dans une interview avec John Lasseter, évoquée dans cet article du New York Times : une des philosophies de Pixar est de « se tromper aussi vite que possible, les erreurs font inévitablement partie du processus de création ».

Ceux qui réussissent sont guidés par des principes simples, c’est le léger avantage dont je parlais hier.

FBR est un principe simple.

Et si vous êtes comme moi à procrastiner et trop réfléchir, essayez à l’occasion « Vite. Mal. Faux. » plutôt que le « Demain. Parfait. Juste. ».

Relire, arranger, corriger, transformer, modifier, adapter, tout ça viendra après.

Je vous laisse sur une citation de mon amie Emmanuelle Sardou, Scénariste et coach :

Quand tu écris y’a deux temps.

Le temps royal canin, tu galopes dans la prairie avec la musique, les oreilles dans le vent, tu ramasses tout ce que tu trouves.

Le temps du juge : tu tries, tu ranges, tu jettes.

Emmanuelle Sardou

Et c’est là qu’on voit notre âge, parce que pour comprendre la référence à Royal Canin, il faut sans doute connaître la publicité des années 80.

À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.