Les gens s’entraînent mal.
Ils pratiquent dans le confort au lieu de pratiquer leurs points faibles.
Progresser, c’est trouver le point de congestion, le goulot d’étranglement, ce qui empêche la progression.
Il faut observer ses résultats puis se demander ce qui est le plus important à faire pour progresser, en partant de ses besoins et de ses envies.
Au golf, les meilleurs ont une discipline d’entrainement, chaque geste a une intention. Les mauvais joueurs tapent des balles.
En accompagnement, je vois ça depuis des années.
Les débutants ne s’entrainent pas, ou mal.
L’escroquerie habituelle que l’on voit partout sur Internet est que l’on peut accomplir n’importe quoi si l’on y consacre suffisamment de travail.
Il suffit de faire le travail. Travaillez dur et vous finirez par réussir.
Non. Ce conseil est idiot.
Il y a beaucoup de gens qui font le même travail pendant un nombre infini d’années et dont les performances restent médiocres.
Pratiquer ne rend pas parfait. Pratiquer rend permanent.
Pratiquer de mauvaises choses sans intention ne rend pas meilleur. Ça renforce juste de mauvaises habitudes.
Pratiquer de façon efficace porte un nom : la Pratique Délibérée.
Parmi les techniques pour progresser, c’est la plus efficace.
La pratique délibérée
La pratique délibérée c’est pratiquer avec une intention claire et précise, pas juste pratiquer. Elle permet d’apprendre à réduire les variables et à décomposer en petites tâches.
La mauvaise façon de faire :
La bonne façon de faire :
Prenons quelques exemples :
Dans l’écriture :
- Mauvaise pratique : écrire tous les jours.
- Pratique délibérée : améliorer une chose spécifique. Par exemple, améliorer ses introductions en étudiant les meilleurs auteurs, puis en écrivant cinq introductions différentes.
Dans l’Hypnose :
- Mauvaise pratique : faire des séances entre collègues sans intention.
- Pratique délibérée : choisir une induction et la pratiquer jusqu’à ce qu’elle soit parfaitement intégrée. Choisir une qui nous plaît, regarder des experts qui la font très bien et modéliser.
Développer son activité :
- Mauvaise pratique : faire un site, partager sur les réseaux, parler à des gens.
- Pratique délibérée : apprendre à donner envie (qu’il faudrait aussi décomposer).
La pratique délibérée est plus efficace et permet de se sentir en confiance plus vite.
Trop de gens cherchent à tout faire en même temps.
S’éparpiller c’est échouer.
Énergie divisée, résultats divisés.
Si je fais 10min de drive au golf, puis 10min de jeu de fer, puis 10min de petit jeu et 10min de putting, je ne me suis pas entrainé, je me suis échauffé.
Si je lis des livres sur le changement, suis des formations, mais ne prends pas le temps de mettre en pratique ce que j’ai appris et que je vais apprendre autre chose rapidement, je ne m’entraine pas, je surconsomme et cherche la recette magique.
S’entraîner, c’est 50min de pratique focalisée et intentionnelle, en testant des choses, en ancrant des routines et des habitudes.
Dis-moi comment tu t’entraines et je te dirai quels résultats tu as
Les résultats de notre entrainement et de notre pratique se voient sur le terrain.
D’abord, on vérifie la qualité de son entraînement, ensuite on regarde ce qui ne va pas chez soi. Travailler sur soi devrait être un dernier recours.
Aujourd’hui, je peux aller au bar d’un golf, demander aux gens comment ils s’entrainent, et je devinerai leur niveau de jeu assez souvent.
Dans l’accompagnement, je peux prédire le nombre de clients qu’a une personne juste à sa façon de me décrire comment elle travaille (ou a travaillé) en dehors de ses séances.
Tout ça est une autre façon d’évoquer la phrase qui a changé ma vie :
La façon dont tu fais une chose est la façon dont tu fais tout
Alors oui, si on veut juste s’amuser et profiter sans se prendre la tête, pas de souci. Tout ça ne sert à rien.
Mais si on veut progresser, et si on tient à vivre de son métier, il faut éviter le chemin du moindre effort et pratiquer de façon intelligente.
Les cinq principes de la pratique délibérée
- Découvrir ce que font les personnes les plus performantes
- Élaborer un plan détaillé (pour sortir de votre zone de confort)
- Penser comme un professionnel et s’inspirer des meilleurs
- Pratiquer de façon régulière et intentionnelle
- Prendre du feedback dans l’instant. Possible seul, mieux avec quelqu’un d’expert.
S’entraîner intelligemment est ce qui permet la confiance et l’acceptation.
C’est ce qui permet d’avoir confiance dans le processus et de ne pas se focaliser sur le résultat.
En pratique, avec les peurs, l’ego et les enjeux, on essaye de mettre du contrôle, on ne fait pas confiance à ce qu’on a appris, on essaye de faire plus que ce qui est dans notre zone de compétence.
C’est là qu’on fait n’importe quoi.
La pratique délibérée permet de prendre ses responsabilités. Les erreurs, les peurs et les doutes sont des indices de choses à travailler, pas des états de fait qui nous disent qu’on est nul (et qui nous font aller en thérapie).
Ça n’est pas « nous » qui sommes nuls, c’est l’entraînement qui n’est pas terminé ou mal fait.
Quasiment tous les problèmes que j’ai pu voir chez les stagiaires qui se lancent dans l’accompagnement sont liés à des problèmes de qualité d’entrainement.
Bien sûr, il y a des enjeux émotionnels qui méritent d’être travaillés, c’est normal. Changer, évoluer, mieux se connaître font partie du processus.
Je dis juste qu’une bonne façon de s’entraîner et de pratiquer est thérapeutique en plus d’être efficace.
La pratique délibérée transforme les amateurs en professionnels.
Quand on se disperse et qu’on travaille beaucoup sur plein de choses en même temps, les progrès sont lents et inefficaces. Ça donne l’impression de n’arriver à rien, ça bousille l’estime de soi.
La pratique délibérée permet d’atteindre un point où l’accumulation de séances d’entraînement ciblées vous rendra extraordinaire.
