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La plupart des gens cherchent des solutions à leurs problèmes à l’intérieur d’eux. Les parents, l’éducation, l’estime de soi, le manque de confiance, les peurs, les doutes, les croyances.

C’est vrai, on a tous des problèmes émotionnels qui nous bloquent. C’est important de les travailler, d’apprendre à se connaître et à accepter ce qu’on est.

L’éducation, les apprentissages du passé et les problèmes d’estime de soi et les traumas ont une influence sur le quotidien.

Mais c’est aussi important de ne pas se focaliser que sur ça.

À trop chercher de solutions internes et émotionnelles, on va avoir tendance à chercher des solutions qui n’engagent pas sur le chemin de l’apprentissage, sur un chemin qui prend le temps du progrès, du développement des compétences et de l’évolution personnelle.

La plupart des problèmes que j’ai pu voir dans mes accompagnements sont des problèmes de compétences, bien avant d’être des problèmes émotionnels et traumatiques.

Le manque de confiance en soi est un problème de compétence : personne ne manque de confiance en lui dans un domaine qu’il connaît et maîtrise.

Le manque d’estime de soi est un problème de compétence : mieux se connaître et s’accepter, oser être soi, affronter la critique, la comparaison, reconnaître l’utilité des peurs, des doutes… ça s’apprend.

S’il y a bien sûr des enjeux émotionnels dans les problématiques d’estime de soi, elle s’apprend parfois plus vite qu’en essayant de résoudre ses traumas.

Je vois tellement de gens qui disent « oh ça c’est pas mon truc », « oh ça j’y arrive pas », « je sais pas faire ça », « c’est difficile » « j’ai peur » « je suis pas sûr ».

Je réponds toujours « As-tu appris à le faire ? »

Étrangement, la réponse est souvent non.

Travailler sur soi devrait être un dernier recours : avant de chercher ce qui ne va pas chez soi, il vaut mieux chercher ce qui manque comme compétences.

Progresser et évoluer se fait dans cet ordre :

  1. Quelles compétences doivent être développées pour atteindre son objectif ?
  2. Comment développer ces compétences de façon efficace ?
  3. Si on n’y arrive toujours pas après avoir pratiqué, pratiqué et encore pratiqué, on se pose la question des blocages émotionnels qui posent problème.

Trop de gens, surtout dans les milieux du bien-être, commencent par les blocages émotionnels.

C’est un des pièges du travail sur soi excessif, il peut renforcer les problématiques d’estime de soi et l’impuissance apprise.

La réussite d’un projet ou l’atteinte d’un objectif ne peut arriver que si les compétences nécessaires pour y arriver ont été développées.

Le problème, c’est que beaucoup ne savent pas ce que veut dire « développer une compétence ».

On confond information, savoir et compétence.

Aucune compétence ne vient sans pratique. Mais pratiquer quoi ? Comment ?

Une compétence que je transmets avant toutes les autres est une compétence essentielle, c’est la fondation de toutes les autres.

C’est la compétence d’apprendre à réduire les variables.

Et sa petite sœur, celle qu’on entend souvent dans cette blague : « Comment manger un éléphant ? … Facile ! Une bouchée à la fois. »

Pourquoi cette compétence est-elle essentielle ?

Parce que réussir un projet cache de multiples compétences et la plupart des gens essayent de faire tout en même temps.

Prenons un exemple que j’ai eu récemment.

Une personne m’a dit : « Je veux développer l’écriture et oser partager en public sur Internet »

Avant de chercher à résoudre ou à aider, je vérifie toujours que toutes les informations nécessaires pour avancer sont présentes.

Et là, il manque quelque chose. L’essentiel même.

Le « Pourquoi faire ? ».

C’est dans le pourquoi qu’on réduit les variables de la compétence à développer. L’écriture représente des centaines de compétences différentes.

Écrire pour développer son activité, écrire un roman (policier, science-fiction, romance ?), écrire un scénario, la construction de personnages, le voyage du héros, trouver sa voie et son style, écrire un livre de non-fiction, écrire pour évoluer et progresser, trouver des idées, s’inspirer, prendre des notes, faire un brouillon tout naze, montrer plutôt que dire, le storytelling, à relire et réécrire, etc.

« Écrire » est gigantesque et fait peur.

Il faut donc réduire les variables.

Savoir la direction de la compétence qu’on veut développer permet de se focaliser sur les 20% qui vont générer 80% d’efficacité.

Avec quelques questions, la demande se transforme :

« Je veux développer l’écriture, oser partager en public sur Internet pour me faire connaître et développer mon activité ».

C’est encore trop vague, trop de sujets se cachent dans cette phrase. Le processus de réduction des variables et de précision devrait continuer, mais pour simplifier cet article, restons-en là.

Il y a 5 grandes compétences :

  1. Écrire
  2. Oser partager en public
  3. Internet
  4. Développer son activité
  5. Se faire connaître (qui se traduit souvent par communiquer et donner envie)

Ce sont des compétences différentes, vouloir tout faire d’un coup active le sentiment d’incompétence, c’est ça qui va bloquer la plupart des gens.

Mais ce qui est chouette, c’est que si elles sont différentes, elles sont aussi reliées. Développer l’une aidera à améliorer les autres.

Si je connais mieux comment communiquer, j’écris mieux, j’ose plus, j’utilise mieux Internet et je développe mieux mon activité. Si j’écris mieux, j’exprime mieux mes idées, je donne plus envie et ça développe mon activité.

Ça fonctionne dans tous les sens.

Développer une compétence demande de la décomposer en plus petites compétences. C’est l’éléphant qu’on mange morceau par morceau.

Développer une compétence se fait en plusieurs étapes :

  1. Identifier la compétence à développer.
  2. Focaliser : On ne développe pas l’ensemble d’une compétence en même temps, on en choisit les sous-compétences, les premiers pas et on se focalise dessus. C’est le rôle de la pédagogie : transmettre un ensemble de petites compétences qui assemblées forment la compétence phare.
  3. Apprendre : S’entourer de personnes qui l’ont déjà développée et qui peuvent nous aider. Cela peut inclure des livres, des cours en ligne, des vidéos, des mentors ou des groupes de soutien.
  4. Pratiquer : La pratique régulière est essentielle pour développer une compétence.
  5. Tester : demander des avis et des retours pour s’améliorer.
  6. Persévérer : ça prend du temps, il s’agit ici de continuer la boucle Apprendre / Pratiquer / Tester.

Exemple pour l’écriture :

  1. Identifier : Écrire.
  2. Focaliser : écrire pour de petits articles pour Internet qui passent une idée et une seule.
  3. Apprendre : trouver des ressources pour apprendre les bases, lire des livres sur l’écriture, s’inspirer de blogs qui nous parlent, apprendre ce qu’est vraiment la créativité, trouver des mentors et des guides.
  4. Pratiquer : faire de l’écriture une discipline personnelle quotidienne, même si c’est moche et naze. Il ne s’agit pas encore ici de publier.
  5. Tester : demander des avis et des pistes d’améliorations à des gens compétents et aux amis qui osent vous dire ce qu’ils pensent vraiment. Chercher la critique et les retours pour progresser. C’est la position de l’apprenant, pas du sachant.
  6. Persévérer : continuer même face aux doutes, aux peurs et aux découragements qui font partie du processus d’apprentissage.

Les variables peuvent encore se réduire, mais vous comprenez l’idée.

Ce n’est pas toujours évident de réduire les variables. Un truc que j’utilise pour savoir quelles compétences développer est de me dire que chaque mot de la phrase est une compétence.

Par exemple :

« Oser partager en public » donne 3 compétences.

  1. Oser
  2. Partager
  3. Public

Ça veut dire quoi oser ? Oser quoi ? Ici, on va sans doute trouver des expériences émotionnelles à libérer et travailler. Mais attention à ne pas se focaliser sur ça en premier.

En développant la compétence d’écriture et en étant bien entouré pour la développer, oser viendra aussi tout seul. En écrivant dans un contexte sécurisé, oser partager à un plus grand public viendra avec le temps. Faire confiance au processus du développement de compétence est la clé.

Partager : ça veut dire quoi partager ? Partager quoi ? À qui ? Pourquoi faire ?

Public : c’est qui ? Quel public nous intéresse ? Pourquoi ? Pourquoi on veut parler aux gens ? Quelles sont nos motivations ?

Savoir à qui on parle et pourquoi est une compétence. Il est souvent plus facile de savoir à qui on ne veut pas parler, ça évite la peur de la critique.

On pourrait continuer de détailler et en parler pendant des heures.

Mais le fond de mon message tient en une seule idée.

Changer les questions qu’on se pose à la base.

C’est de là que naissent les problèmes et les solutions.

Cette question tue : « Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? » et ses dérivées qui centrent l’attention d’abord sur soi.

La question qui change tout, qui engage, développe et focalise sur le long terme :

« Quelles compétences dois-je développer pour y arriver ? »

Je finis avec une phrase qui a bien sa place dans cet article, tirée d’une vidéo qu’une amie m’a partagée il y a peu.

Les choses difficiles ne deviennent jamais plus faciles, on devient juste meilleur.

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À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.