Lecture de 3 mn

Je laisse de côté la foi et la spiritualité pour un petit moment et fais un retour sur les attentes pendant quelques billets. Si vous n’avez pas déjà lu les articles sur les attentes, je vous recommande de les lire avant de lire celui-ci. (Partie 1, Partie 2, Partie 3).


Dans l’article transformer les croyances en réalité, je modifie la formule des émotions pour qu’elle devienne :

RESSENTI = CROYANCES – ATTENTES

Je donne ensuite l’exemple des élèves dont une autorité en qui j’ai confiance m’a dit que mes élèves étaient bons. C’est l’effet Pygmalion, et la formule des émotions s’applique :

Si je crois à 10/10 qu’ils sont bons, je m’attends à ce qu’ils soient bons à 10/10, 10-10 = 0 : je trouve ça normal.

Ce que je n’ai pas évoqué dans cet article, c’est le danger et les pièges de cette normalité dans le ressenti.

Ce danger vient de notre façon de communiquer :

On a tendance à exprimer ce qu’on ressent uniquement lorsqu’il y a un décalage suffisamment important entre ce qu’on attendait et la réalité.

Si c’est normal, le décalage est nul, s’il est nul, on a tendance à se taire, ou à dire « bah c’est normal non ? ».

C’est une façon de communiquer destructrice pour soi et les autres.

C’est tellement important que ce sujet prendra 2 voir 3 articles. Demain, j’en parlerai dans l’éducation des enfants.

Aujourd’hui, nous parlerons d’estime de soi.

On a tendance à trouver normales beaucoup de choses qui ne le sont pas. Des choses qu’on trouverait super chez les autres, géniales même parfois, deviennent normales quand il s’agit de nous-mêmes.

Si vous vous êtes déjà entendu dire : « bah, c’est normal ça, tout le monde sait faire, y’a rien d’extraordinaire », lorsque des amis vous demandent comme vous faites X ou Y, vous êtes dans cette situation.

Comme toutes les qualités passent sous le silence de la normalité, notre attention se porte uniquement sur ce qui ne va pas, sur ce qui n’est pas assez bien.

La pression monte : une attente de changement se développe pour enfin trouver quelque chose de bien à se dire sur soi qui ne serait pas normal.

Quelque chose qui redorerait l’estime de soi, qui permettrait de dire « ah, ça c’est bien, je suis fier de moi ».

Sauf que ce changement n’arrive jamais.

Il n’y a rien à changer.

L’estime de soi est enfermée dans une spirale négative qui ne voit que ce qui ne va pas et laisse tout le reste balayé par un « c’est normal ».

Les talents, les forces, les qualités sont passés sous silence.

La différence et l’unicité disparaissent dans la normalité, le sentiment de venir d’une autre planète et de n’appartenir à aucun groupe se renforce, et c’est le cycle infernal de l’autocritique, du jugement, du renfermement sur soi-même et d’une quête de reconnaissance mal placée et destructrice.

C’est l’autosabotage dans toute sa splendeur avec comme origine un sentiment de normalité à ce qui devrait être vécu comme exceptionnel.

Les émotions, les croyances et les attentes sont puissantes, car elles permettent quand ça ne va pas de réguler nos attentes sur l’extérieur pour les recentrer sur soi.

Mais elles sont dangereuses quand elles sont absentes : pour l’estime de soi, pour celle des autres, pour le couple et plus généralement pour la réussite personnelle et professionnelle.

« C’est normal » peut faire beaucoup – beaucoup – plus de mal que des critiques.

Se perdre dans le silence de la normalité est infernal car on devient sourd à tout ce qui pourrait nous en sortir.

Attention à ce sentiment de normalité qui passe sous silence les qualités, les forces, les talents et ce qui est beau.

Apprendre à ne plus passer sous silence ce sentiment de normalité et à exprimer les belles croyances et attentes qui étaient derrière est puissant.

C’est ce qui permet de reconnaître son unicité, et de commencer à apprécier sa planète.

Travailler ses croyances et ses attentes ne devrait pas être réservé aux ressentis négatifs ou aux limites.

Les limites les plus importantes se cachent dans ce sentiment du normal.

Demain, on verra l’impact que ça a dans les stratégies éducatives et dans l’estime de soi de nos enfants.

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À propos de Laurent Bertin


Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grande centre de formation pour tout quitter à nouveau et vivre de mon activité grâce à Internet.

Aujourd'hui, je vous apprend à gagner plus, travailler moins (et mieux) et à profiter de la vie en créant votre marque personnelle pour devenir une autorité dans votre domaine.