Lorsqu’on veut faire quelque chose, il y a deux façons de s’y mettre.

La première consiste à essayer de se motiver. On l’a vu hier, la quête de la motivation devient le problème, c’est inefficace.

La seconde, peu populaire, est de cultiver la discipline.

« Non, tu comprends…moi j’aime être libre, faire avec mes intuitions et mes envies… ».

Oui, oui, je sais.

La discipline rappelle de mauvais souvenirs : l’école, les parents, obéir, se soumettre aux règles, à l’autorité, la prise de pouvoir…beurk.

La chasse à la motivation appuie sur un fantasme infantile : on ne devrait faire que des choses qu’on a envie de faire (na !).

Il faut se sentir bien, être aligné, trouver son pourquoi, faire que ce qui nous plaît et nous fait vibrer. Bla bla bla. Un bon moyen de s’enfermer dans les illusions qui fabriquent de la procrastination active ou du déni.

La discipline est à l’opposé de ces biais : elle sépare l’action des sentiments. Les sentiments viennent ensuite, pas avant.

La discipline crée un cercle vertueux : réussir une tâche crée les états intérieurs dont on pense avoir besoin pour commencer à agir. On n’attend pas d’être en forme pour faire du sport, on se met au sport pour être en forme.

Pour réussir à se créer des disciplines qui ne tombent pas dans les clichés du manque de volonté, il faut comprendre un biais de notre cerveau.

Vous connaissez sans doute l’histoire et la morale de la grenouille dans l’eau chaude.

Si une grenouille est mise dans de l’eau bouillante, elle en sortira, mais si elle est mise dans de l’eau tiède portée lentement à ébullition, elle ne percevra pas le danger et sera cuite à mort.

Cette histoire – fausse, mais utile – passe un message important :

On a tendance à ne pas réagir aux menaces progressives.

L’histoire nous le montre, le nazisme n’est pas arrivé du jour au lendemain et les problèmes de société rencontrent presque tous ce phénomène : l’écologie, les changements politiques, etc.

Dans les relations affectives, c’est pareil.

Personne ne commence un premier rendez-vous amoureux par « Salut, on se marie et fait 4 enfants ? ». Non bien sûr, la menace de la perte à vie de liberté, de sommeil et de paix est progressive. Mais je diverge.

Pour le changement, c’est la même chose.

Notre cerveau résiste aux changements brusques.

Si on saute dans l’eau chaude en commençant par un effort gigantesque « Demain je suis quelqu’un d’autre », notre cerveau va tout faire pour en sortir, et on ne fera que s’épuiser et revenir en arrière. C’est l’effet Yoyo de la motivation et du changement.

Le grand et soudain ne fonctionne pas, c’est le lent et régulier qui change tout.

La discipline utilise notre tendance à ne pas voir les petits changements pour feinter notre cerveau.

Mais comme on a tendance à vouloir tout, tout de suite, on tombe vite dans ce piège du trop grand, trop fort, trop vite.

Il faut pouvoir surfer à la limite de sa zone de confort.

Je n’ai pas commencé ma pratique en posant des questions en public, j’ai questionné des modèles et des mentors en privé.

Je n’ai pas commencé par écrire des articles. J’ai commencé par répondre sur les forums et sur les groupes Facebook.

Je n’aime pas me voir en vidéo, j’ai commencé mes supervisions en audio.

Progresser à petits pas, c’est découvrir une nouvelle personne un an plus tard, sans savoir précisément quand ni comment c’est arrivé.

Je vous recommande la lecture de The Slight Edge, de Jeff Olson, un de mes livres préférés.

Si vous ne lisez pas l’anglais, patientez jusqu’à demain, je vous en ferai un résumé.

À propos de Laurent Bertin


Né le 6 juin 1975, je suis coach, conférencier et formateur depuis plus de 12 ans. Marié depuis 25 ans, je suis père de 4 enfants. J’ai 3 chats et deux chiens que j’adore.

Je suis un solitaire atypique, avec une anxiété sociale que j'ai réussi à intégrer pour en faire une force. J'aime la tranquillité, la simplicité, l'authenticité et l'honnêteté.

Ancien directeur informatique dans une grande banque française, j’ai tout quitté du jour au lendemain pour devenir praticien en hypnose. J’ai développé mon cabinet, suis devenu formateur, co-directeur d’un grand centre de formation pour tout quitter à nouveau pour développer mon activité via Internet.

Aujourd’hui, je peux travailler d’où je veux quand je veux et moins de 2h par jour. J’ai triplé mes revenus de directeur en aidant mes clients et en formant des milliers de personnes à mieux vivre leur métier et à mieux aider leurs clients.