Beaucoup de gens, surtout ceux avec le syndrome de l’imposteur, n’osent pas publier de contenus ni discuter dans les groupes sur Internet.
Ils s’inquiètent de savoir si ce qu’ils vont dire est juste.
Pour éviter la critique et les jugements.
Si c’est votre cas, c’est que vous n’avez pas compris un principe de base d’Internet.
On ne répond pas sur Internet pour informer ou partager.
Les réponses ne sont pas issues d’altruisme et d’une bienveillance pleine d’amour inconditionnel qui ferait rougir un bisounours.
Non, non.
Notre motivation est bien plus simple.
Bien plus excitante.
Elle nous donne de l’importance.
On aime corriger les erreurs des gens.
C’est la loi de Cunningham qui dit que la meilleure façon de trouver la bonne réponse en ligne est de poster quelque chose de faux et de se faire corriger.
Ou en version plus courte :
La meilleure façon d’obtenir une bonne réponse sur Internet est de poster une mauvaise réponse
Je vous entends d’ici :
« ouais non pas moi, je ne suis pas comme ça »
Mais oui, bien sûr.
Vous l’avez fait et vous le ferez encore.
Je le fais, c’est même ce que je préfère, ça me force à réfléchir et à prendre d’autres points de vue.
Même si on ne répond pas, on réagit intérieurement.
Et parfois, on ne répond pas parce que c’est mal de juger.
Alors on fait autrement.
On annonce qu’on s’en va.
Une façon de critiquer sans vraiment le faire, qui ne trompe personne, à part celui qui poste ce genre de message.
Je vous annonce que je m’en vais. Il y a trop de jugements et de critiques ici, ça manque de bienveillance.
< On retrouve avec une liste de leçons de morales bienveillantes vues et revues >
Bienvenue sur Internet.
Comment exploiter une tendance naturelle pour apprendre
On a tendance à corriger la désinformation plutôt qu’à fournir de l’information.
Voir des informations erronées déclenche une urgence.
On devient le superman de la correction, la batgirl de la juste réponse, le spiderman qui piège les fautes, le Thor qui déclenche la foudre de sa colère…
De vrais superhéros.
Alors que fournir une information que la personne peut trouver en cherchant un peu n’est pas urgent, en plus d’être, faut être honnête, chiant.
C’est pour cette raison que les réseaux ont explosé pendant la crise de la COVID.
Tout le monde corrigeait les mauvaises informations de tout le monde.
C’était mieux que tous les Marvel réunis.
Une bataille planétaire de superhéros de la correction.
On préfère enlever un mal qu’ajouter du bien.
Dans les groupes d’accompagnement, c’est flagrant.
On peut écrire un livre grâce à cette technique.
Dites « J’accompagne l’arrêt du cannabis en 1 séance » sur un groupe d’Hypnose et regardez les réactions.
Vous allez avoir le droit à un cours complet sur les addictions, ses enjeux et les différentes façons d’accompagner ces problématiques.
Bien sûr, il y aura du jugement et de la critique, mais si vous le savez en avance, pas de problème. C’est fait exprès.
Répondez aux commentaires par des affirmations ou par des « Mais je croyais que » – « On m’a appris que » – « Mon formateur m’a dit que ».
Et voilà.
Vous avez eu un cours gratuit.
Y’a même des gens, gentils comme ils sont, qui vous expliqueront tout ça pendant des heures en messages privés.
Maintenant, postez : « Bonjour, je cherche des informations sur le travail sur l’arrêt du cannabis ? ».
Et votre question se perdra dans les limbes d’Internet.
Changer la perception de la peur de se tromper
Si on aime corriger les autres et que ça n’est pas toujours agréable de se faire corriger.
Ça ne veut pas dire que les gens ont tort dans leurs corrections.
On peut apprendre beaucoup de choses plutôt que de rester à ne pas oser.
En accompagnement et dans la vie, c’est la même chose.
Beaucoup de stagiaires se perdent en questions compliquées alors qu’il suffit d’affirmer ce qu’ils pensent.
D’oser être vrai et authentique et d’être ok avec le fait de se tromper.
Affirmer quelque chose pour voir la réaction des gens est beaucoup plus rapide et puissant que de demander aux gens ce qu’ils pensent ou ressentent.
Demandez : « Que ressentez-vous ? » et vous n’aurez souvent aucune réponse, un vide, des « je ne sais pas ».
Dites : « Vous êtes triste là non ? » » et vous aurez des « Non c’est pas vraiment ça, c’est plus X ».
Ne demandez pas « Qu’en pensez-vous ? » dites ce que vous en pensez.
Et voilà.
On ne se trompe plus.
On affirme pour avoir tous les aspects du vrai.
On est altruiste en aidant les gens à satisfaire leur besoin de corriger les autres.
On fait notre Sherlock Holmes en prêchant le faux pour savoir le vrai.
On fait notre Colombo en faisant croire qu’on est idiot pour trouver la vérité.
La possibilité de se tromper n’existe plus, on ne peut que apprendre.