Lecture de 2 mn

Croyez en vos rêves.

Travaillez sans relâche.

N’abandonnez jamais.

Les limites n’existent que dans votre esprit.

Rêvez grand.

Alignez-vous et vous attirerez ce à quoi vous pensez.

Demandez à vos guides et ils vous aideront.

Tenez un journal.

Levez-vous à 5h.

Méditez.

Ces discours de ceux qui ont réussi qu’on voit partout sur les réseaux sociaux.

Ça fonctionne.

Pour ceux qui les vendent.

En vrai, c’est de la merde.

C’est un des biais de la pensée positive.

La pensée positive est inefficace pour réussir, mais c’est plus vendeur et plus joli.

Mais c’est surtout un biais cognitif : c’est le biais du survivant.

Quand on entend les grands champions, les entrepreneurs et autres gourous nous dire ça, on a tendance à se dire que c’est ce qu’il faut faire.

Quand Djokovic nous dit qu’il faut rêver grand, être présent, bien manger et s’entraîner beaucoup…ça ne sert juste à rien.

Des joueurs de tennis qui font ça et qui se donnent à fond depuis tout petit, il y en a des millions. En entends parler que de ceux dans le top mondial.

Tous ceux qui ont réussi vous diront qu’ils ont toujours cru en leur rêve, qu’ils ont travaillé beaucoup et qu’ils ont été positifs malgré les difficultés.

Alors on croit aux « routines » et on essaye de les copier.

On ajoute de plus en plus de trucs.

La clé est d’apprendre à retirer : less is more.

Bien sûr que c’est intéressant d’écouter ceux qui réussissent, mais il faut aller plus loin que juste ce qu’ils font, il ne faut pas regarder leurs objectifs, il faut regarder leurs systèmes, et surtout, ce qu’ils ne font pas.

C’est la « via negativa », une méthode intellectuelle issue de la réflexion de théologiens du Moyen-Orient qui ont trouvé plus facile de décrire Dieu en partant de ce qu’il n’est pas.

**La via negativa consiste à retirer ce qui nuit**.

– Savoir dire non aux distractions, à ce qui ne sert pas nos projets

– Savoir abandonner des idées, des projets, des gens

– La capacité à tolérer la souffrance de l’échec, des difficultés et du chemin

Y’a rien de positif là-dedans.

Si ceux qui réussissent font ce que les autres ne sont pas prêts à faire, ça n’est pas qu’ils en font plus, c’est qu’ils en font moins et que ça leur coûte.

La compétence la plus importante à développer est de savoir dire non, et de poser des anti-objectifs, des anti-journées.

Et même là encore, rien ne garantit la réussite.

La vie n’est pas un jeu vidéo.