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Le désir et la passion sont des états, des sentiments, des émotions.

L’amour est un choix.

C’est facile d’avoir du désir, et d’être animé par les émotions et les sentiments des débuts. C’est facile parce que ce sont des réactions émotionnelles en dehors de notre conscience.

C’est facile d’avoir un ami avec qui échanger et s’amuser. Mais qui passerait sa vie et son quotidien avec certains de ses amis ? Peu de monde.

L’amour existe dans les difficultés, le quotidien, la routine, les contraintes, les peurs, les doutes, la tristesse.

L’amour c’est cette présence, ce choix qui transcende désir, passion, problèmes et contraintes.

L’amour c’est comme les amis. On voit les vrais quand rien ne va plus, ceux qui sont encore là malgré le vrai, le moche, l’indicible, la honte, la culpabilité.

N’importe qui peut être amoureux quand tout est beau, facile et joli et que c’est les vacances.

La plupart des gens galèrent dans leurs couples parce qu’ils confondent tout.

Ils ne cherchent pas l’amour ou la bonne personne, ils cherchent le désir, la passion, la nouveauté et la distraction de leur sentiment de solitude.

On dit souvent qu’on doit être bien seul pour pouvoir aimer.

C’est en partie vrai.

C’est souvent confondu avec « être heureux seul ».

Super.

Allez, 10 ans de thérapie et de travail sur le bonheur pour être « heureux seul », une petite dose de narcissisme, un zeste de déni et ça ira mieux dans 15 ans.

Enfin, les « heureux seuls » pourront aussi trouver l’être intégré et évolué qui est « heureux seul », le 1% du 1% qui a évolué.

Bon courage. Un excellent moyen de rester célibataire.

Ces gens-là ne cherchent pas l’amour de l’autre ni l’amour de soi, ils cherchent l’absence de difficultés, ils cherchent à éviter l’inévitable : la souffrance qui vient avec l’amour.

Être seul n’est pas « s’aimer inconditionnellement  » ou « être heureux seul » c’est être bien AVEC ses propres souffrances et ne pas attendre des autres qu’ils les réparent.

Être bien seul c’est savoir oublier ses réactions émotionnelles, ses envies de l’instant égocentrées, c’est savoir rester « seul » avec ses questions et ses doutes quand c’est l’autre qui a besoin de cette présence, de l’absence d’attente et de pression « à être mieux ».

Être bien seul est ce qui évite de demander sans cesse à l’autre de s’adapter et de changer pour satisfaire nos traumas, nos histoires et nos besoins mal placés, ceux de l’enfant qui a manqué.

L’amour est un choix, celui d’aimer les différences, le vide et l’absence.

C’est parce qu’on sait les aimer qu’on peut apprécier les ressemblances, même les plus moches, le plein d’amour et la présence qui transcende le temps et l’espace.

L’amour est un choix risqué, peu de gens sont capables de le choisir.

Ils préfèrent le confort du désir et de la passion.

« Bien sûr je te ferai mal. Bien sûr tu me feras mal. Bien sûr nous aurons mal. Mais c’est ça la condition de l’existence. Se faire printemps, c’est prendre le risque de l’hiver. Se faire présent, c’est prendre le risque de l’absence…c’est à mon risque de peine que je connais ma joie. »
Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince