La personne qui s’ennuie en couple tombe-t-elle amoureuse de quelqu’un ou de la nouveauté, de nouvelles sensations, de l’adrénaline et du changement ?
La personne qui flashe a une première rencontre ? De quoi tombe-t-elle amoureuse ?
Combien de personnes sont « amoureuses » du concept de l’amour ? Du fantasme d’une relation idéale et idyllique ? Au lieu de l’amour de l’autre, de la vie et du quotidien ?
Combien sont amoureux d’une blessure passée ? D’un besoin mal placé ? De modèles parentaux ? D’idéaux de dessins animés ou de la société ?
Beaucoup, tous, tout le monde, c’est la nature de l’être humain.
« Être » et « humain ».
C’est si facile d’oublier l’être, si difficile de l’écouter lorsqu’on est pris par les émotions de l’humain.
L’humain, c’est notre cerveau qui apprend et répète.
Il nous protège de ce qui a été perçu comme douloureux (même si ça fait du bien), nous encourage vers ce qui a été perçu comme agréable (même si ça fait du mal).
S’il a appris qu’être dominé et maltraité était une façon d’avoir de l’attention, comment être sûr que « l’amour » de la rencontre n’est pas une nouvelle quête de domination et de maltraitance ?
S’il a appris qu’être écouté, entendu et protégé rendait fragile et faible, ce sont des centaines de rencontres ignorées et filtrées par nos mécanismes humains.
Ces rencontres n’arrivent jamais, car elles nous sont invisibles.
L’invisible ne peut devenir visible à nouveau qu’on remettant de la lumière sur nos ombres, de la connaissance sur l’ignorance, de l’acceptation sur l’intolérable.
La plupart des gens écoutent l’amour de l’humain, celui qui réagit et qui naît de notre passé, de nos blessures, de nos manques et de nos traumas.
L’être, c’est l’amour choisi, celui qui émerge d’une évolution personnelle et spirituelle, celui qui sait aimer soi et les autres malgré le moche, les jugements de l’humain, les peurs, les doutes, les besoins et les sentiments.
La plupart des gens sont attentifs à l’amour humain, celui qui « veut », celui qui « cherche », celui qui réagit et subit.
Ils devraient chercher le repos.
L’Amour de l’être est un repos.
Le repos de nos excès, de nos failles et de nos facettes les plus intimes, celles qu’on n’exprime qu’à demi-mot, même à nos meilleurs amis.
L’amour repose notre lumière, recharge les batteries et apaise nos démons.
Ça n’est pas l’amour qui réagit et cherche à se transformer en « mieux », qui cherche le parfait et des concepts défaillants du passé.
Ça n’est pas celui qui cherche le rapide, l’immédiat, le court terme.
Aimer est lent, c’est l’amour qui découvre, écoute et accepte, celui qui laisse les souffrances traverser l’humain sans retenue pour laisser émerger le plus profond, le plus sensible, le plus fragile, le plus beau.
Le repos de cette lumière qui brille parfois trop, de ces ombres qui font souvent trop de mal.